La photo en urbex

Parlons matos, expériences et techniques

1- L'appareil Photo

Comme la plupart des photographes amateurs, j’ai commencé la photo avec un smartphone : un Samsung Galaxy A3 pour être exact, pas du tout optimisé pour la photo… Mais quand on débute, il faut savoir faire avec les moyens du bord ! 

Quand on a des problèmes de qualité en photo avec son smartphone, la première étape avant d’en acheter un autre, c’est d’activer le mode pro ! Il permet d’ajuster manuellement les réglages de base : balance des blancs, exposition, distance de focus, etc.

Le mode pro n’est pas à négliger, car il permet dans bien des situations de faire une photo que vous n’auriez pas imaginé faire en mode automatique !

Mon second « appareil » à été un Xiaomi Redmi Note 6 Pro, un smartphone à moins de 200€, là encore rien d’exceptionnel. Cependant, c’est grâce à lui que j’ai doucement commencé à exploiter au maximum les capacités de son capteur. Je jouais avec les réglages, j’ai appris sur le tas, sans avoir aucune notion dans le domaine.

C’est à ce moment que l’urbex commençait à prendre de l’ampleur, je faisais de plus en plus de sorties et souvent m’agaçais de voir à mon retour la quantité de photos à jeter. L’envie de passer à quelque chose de plus performant était bien présente.

J’ai alors fais l’acquisition de mon premier (vrai) appareil photo : un Lumix FZ300. Sur le papier, il avait tout : tropicalisé, écran tactile réversible, zoom 600mm, poignée ergonomique, vidéo 4K, et j’en passe ! 

Cet appareil savait tout faire, plus ou moins bien, mais ce n’est pas le moment de vous faire une review technique. Malgré tout, il m’a suivi partout pendant un an et c’est grâce à lui que j’ai commencé à apprendre des règles de la photo. Ouverture, focale, temps d’exposition, ISO, piqué, bokeh : tout ce vocabulaire semblait progressivement ne plus venir d’une autre langue.

J’ai également pris conscience de l’utilité d’un trépied en urbex ! Il ne faut pas oublier que l’on évolue souvent dans des environnements peu lumineux (caves, ouvertures murées, explo nocturne, hiver) et on arrive très rapidement aux limites du capteur pour les photos à main levée. Si vous n’en avez pas, il y a trois solutions : utiliser un flash (lumière très artificielle sur le rendu), augmenter les ISOs, ce qui fera apparaitre du grain dans votre photo, ou encore augmenter le temps d’exposition, et vous n’avez pas intérêt à avoir la main qui tremble !

Bref, un trépied en urbex me paraît être un accessoire presque indispensable. Souvent, un petit suffit amplement (une vingtaine de cm), tant que vous avez un endroit où le poser ! Mais gardez à l’esprit que si l’appareil est à hauteur du sol, la perspective en sera affectée. Si vous n’avez comme seul point d’appui le sol, un grand trépied pourra être utile (environ hauteur de menton) pour ne pas avoir une perspective en contre-plongée. Le principal problème avec le trépied pleine taille : faut se le trimbaler pendant toute l’explo, gardez cela en tête.

Enfin, j’ai acheté mon dernier appareil photo, celui que j’utilise actuellement : le Fuji XT-20, et j’en suis tout bonnement amoureux. Vendu neuf sous la barre des mille euros avec un objectif 18-55mm, il m’a bluffé par son piqué qui est simplement d’un niveau bien supérieur à mon matériel précédent.

Si on peut regretter au Lumix son excellente ergonomie, sa tropicalisation et son zoom astronomique, le capteur APS-C du Fuji est plus de 13 fois plus grand que le (non regretté cette fois) capteur 1/2.3 pouces du Lumix. Ce qui veut dire que le Fuji est beaucoup plus performant en basse lumière, qui, je rappelle, est un environnement courant en urbex !!! Quelle délivrance de pouvoir enfin faire des photos de qualité à l’aube ou de nuit !

Le XT-20 me permet désormais également de varier bien plus les perspectives en équipant différents objectifs : Standard, Ultra grand angle, Macro, Zoom, etc.

CONCLUSION : Les critères de choix pour un appareil photo d’urban explorer sont (selon moi) principalement :

– Un grand capteur. Dites-vous que plus le capteur sera grand, meilleur sera le piqué d’une image en basse lumière. Attention toutefois : plus le capteur est grand plus le matériel sera cher et plus les objectifs seront gros. Comme on peut se qualifier quelques fois d’acrobates, il n’est pas forcément pratique de transporter des objectifs encombrants.

Le plus grand capteur est le capteur dit « pleine taille » ou « full frame » en anglais. Vous trouverez d’excellents appareils chez Sony (gamme A7/A9) ou chez Nikon (Z60/Z70) mais il faudra casser la tirelire…

Le capteur APS-C (ou APS-H chez Canon) est, selon moi, un bon compromis entre performance, prix et encombrement pour un explorateur. Alors, je ne peux que vous conseiller la gamme de chez Fuji.

– La tropicalisation. Par définition, l’environnement dans lequel nous évoluons est sale, poussiéreux, humide : tout ce que redoute un appareil photo. L’étanchéité face à la poussière et la pluie est donc un sérieux avantage sur un appareil. Malheureusement cette propriété est souvent réservée aux boitiers haut de gamme et fait très vite grimper le prix des objectifs. 

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Je tiens enfin à préciser que ces jugements sont subjectifs et qu’ils ne tiennent PAS compte des appareils photo de type REFLEX. N’ayant connu que des appareils de type HYBRIDE, je ne suis pas en mesure de vous en parler à juste valeur.

2- Les accessoires

Lorsqu’on part en exploration, il est important d’être organisé et d’avoir avec soi les accessoires qui permettent d’être efficace. Pouvoir dégainer son appareil rapidement est important, il peut arriver de croiser le chemin d’animaux dans des sites abandonnés. Il serait alors dommage de devoir retirer son sac pour sortir son matériel pendant que l’animal s’enfuit car il vous a remarqué… Dans le même esprit, il est important de pouvoir ranger rapidement son appareil : un obstacle à franchir ou un mur à grimper sont des choses courantes.

De plus, il est primordial de protéger correctement son matériel qui est particulièrement mis à l’épreuve dans cette activité, et évidemment se protéger soi-même !

Ma formule magique est : Qualité – Sécurité – Efficacité

Voici donc quelques-uns de mes accessoires :

– Un filtre neutre. Filtre en verre non teinté que je viens visser au bout de mon objectif. Cela agit de la même manière qu’une vitre en verre trempé sur votre smartphone. Elle protège l’objectif contre les rayures, les impuretés et les chocs.

– Le trio chiffon/pinceau/soufflette. Un incontournable pour nettoyer son objectif et son capteur. La soufflette permet d’éliminer les poussières en dépôt sans contact et donc sans risque de rayure. Le pinceau sert à retirer les poussières restantes. Le chiffon sert, lui, à éliminer rapidement les traces de doigt ou de pluie.

– Le « grip ». Une poignée fixable sur l’appareil photo pour en améliorer sa prise en main. Dépend de l’ergonomie de base du modèle en question. Mon Xt-20 a pour défaut d’avoir une poignée très peu profonde… Le grip devient alors très pratique.

– Le trépied. Comme évoqué plus haut, il sera votre fidèle compagnon pour les photos en très basse lumière. L’idéal est d’en avoir un petit toujours à portée de main et un grand à emporter pour certaines occasions.

– La lampe torche ou frontale. Permet d’éclairer un endroit précis. Utile pour le Lightpainting !

– Le panneau LED. Lampe puissante sur batterie, très pratique pour réaliser des photos à main levée lorsque l’on est pressé ou qu’on ne peut pas poser de trépied.

– Les lampes RGB. Petites lampes multicolores à poser un peu partout pour créer des ambiances surréalistes !

– Le sac à dos. Un sac à dos robuste et compartimenté permettra de protéger votre matériel et de le manipuler rapidement.

– Le « Capture » de chez Peak Design. Un accessoire très cher pour par grand chose, mais je ne peux plus m’en passer. C’est un système d’accroche à l’épaule pour l’appareil photo. Une plaque se fixe sous l’appareil tandis que le support s’accroche sur une bretelle du sac. Il suffit alors de clipser son appareil sur son épaule et on a les mains libres instantanément !!

– Système d’accroche RC2. Plusieurs systèmes de fixation existent pour maintenir votre appareil sur votre trépied ou autres accessoires, le plus courant étant Arca Swiss. Sans entrer dans les détails, je vous conseille fortement d’investir dès le début dans le système RC2 qui est plus sécurisé et surtout se verrouille et se déverrouille à une seule main.

3- Quoi et comment photographier

La photographie d’urbex est un thème assez large qui regroupe une multitude de techniques et qui sert de multiples intérêts photographiques. C’est vrai, finalement toute entité photographiée dans un lieu à l’abandon rentre dans le thème !

C’est d’ailleurs là que ce domaine est si passionnant, les idées de cessent de s’additionner dans mon esprit et j’ai énormément de projets. Parmi toutes ces possibilités, on peut évoquer d’abord le type de bâtiment : Certains urbexeurs sont plus (quelques fois exclusivement) intéressés par les sites industriels, d’autres sont plus friands d’hôpitaux ou de vieux manoirs. Puis vient la question du sujet. Certains seront par exemple à la recherche d’objets insolites, d’autres seront à la recherche d’architectures particulières, puis d’autres encore choisiront d’y amener un ou une modèle pour le/la faire poser, plus ou moins habillé(e) d’ailleurs : Voir photo (N)urbex. Enfin vient la question de la perspective. La contre-plongée sur d’immenses bâtiments industriels par exemple peut venir renforcer l’effet de taille démesurée, de la même manière que la photo avec un ultra grand angle permet de révéler entièrement une pièce sans avoir nécessairement de beaucoup de recul.

FIN