âȘ Ătat actuel : Inconnu
â Temps d'explo : 2h30
đ§ââïž DifficultĂ© d'accĂšs : 1/5
đ Note de l'explo : 3,5/5
Bienvenue dans cette exploration de la Cimenterie Poyaud, une mystĂ©rieuse usine qui nous a rĂ©servĂ© quelques surprises…
Introduction (Jour 3 du road-trip Maginot 2019)
Nous arrivons maintenant au dernier site « bonus » avant dâattaquer la ligne Maginot. Je nâai aucune info sur ce site, je lâai simplement repĂ©rĂ© sur Maps ; cette cimenterie avait une tĂȘte de cimenterie abandonnĂ©e. Je ne suis pas particuliĂšrement confiant sur lâaccessibilitĂ© ou mĂȘme simplement lâĂ©tat de celle-ci ; dâautant plus quâelle jouxte directement des laminoirs en activitĂ©.
Comme il est dĂ©jĂ 13 heures et que nos ventres commencent Ă gargouiller, nous dĂ©cidons dâemporter avec nous le rĂ©chaud et une conserve dans lâespoir de trouver un endroit sympa pour le dĂ©jeuner.
Spoiler : cette usine nâest pas officiellement abandonnĂ©e et nâest pas une friche recensĂ©e. Difficile donc de trouver des informations historiques sur le lieu⊠Par ailleurs je nâai pu retrouver aucune exploration de celui-ci sur le net. MalgrĂ© tout, voici ce que jâai pu trouver.
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Un peu d’histoire
La cimenterie Poyaud est construite en 1921 dans une pĂ©riode de reconstruction difficile dâaprĂšs-guerre. Lâusine est alors composĂ©e dâun magasin Ă clinker (matiĂšre premiĂšre constituant le ciment), 1 atelier de fabrication, 2 ateliers de rĂ©paration, 2 cheminĂ©es de 70 m de haut, 2 magasins industriels, 8 silos Ă ciment, 1 transformateur et 2 bureaux. En 1954 est construit un broyeur destinĂ© Ă la fabrication dâengrais.
Locotracteur n°1001 devant la cimenterie, archive 2002
La cimenterie est en rĂ©alitĂ© une unitĂ© de broyage de clinker. Elle nâest pas en lien direct avec une carriĂšre comme le sont la plupart des usines produisant du ciment. Depuis les annĂ©es 70, la route depuis la mine de Sainte-Barbe, Ă une vingtaine de kilomĂštres, assure lâapprovisionnement en matiĂšre calcaire. La cimenterie est alors capable de produire en moyenne 450 000 tonnes de ciment par an.
Cimenterie vue du ciel, archive 2013
En 2015, la firme allemande exploitante cĂšde la cimenterie Poyaud Ă une jeune entreprise irlandaise. Aujourdâhui, la cimenterie emploierait encore actuellement 240 personnesâŠ
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Images satellite du site en 2012 et 2019
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L’exploration de la Cimenterie Poyaud
Retour Ă notre Ă©poque. Nous nous Ă©quipons et entrons sur le site. Le premier bĂątiment sur notre gauche doit probablement ĂȘtre utilisĂ© en tant que bureaux. Lucas est inquiet, il me fait remarquer Ă une des fenĂȘtres une imprimante ainsi quâun paquet de feuilles A4 tout neuf. Il y a une veste sur le porte manteauâŠ
Un peu plus loin, un nouveau bĂątiment au design particulier⊠Quand soudain le moteur dâune voiture vrombit derriĂšre nous, sur cette route que nous pensions ĂȘtre une impasse. Nous restons immobiles un instant. Câest bon, elle est partie.
Nous arrivons au pied de ces immenses silos et de la cheminĂ©e qui surplombent le site. Jâen ai presque le vertige. Au premier plan, lâunitĂ© de broyage du clinker qui transforme celui-ci en ciment, et, au fond, le magasin Ă clinker oĂč celui-ci Ă©tait stockĂ©.
Encore une sĂ©rie de silos. Je repĂšre avec le zoom de mon objectif une porte, tout en haut, qui donne sur le vide ! Cela mâintrigue, nous devons trouver le moyen de monter lĂ -haut.
Exercice incendie ?
Mais câest alors que jâai lâĆil dans le viseur de mon appareil que je me rends compte de la prĂ©sence dâun son que je nâavais pas remarquĂ© tout de suite. Il sâagit dâune alarme ! Ce nâest pas une alarme intrusion, câest une alarme incendie, du moins câest ce que jâai supposĂ©. Alors que Lucas se dirige dĂ©jĂ vers lâunitĂ© de broyage, je tends lâoreille pour trouver dâoĂč provient ce bruit.
Je me dirige vers le plus grand bĂątiment de lâusine. Son Ă©tat gĂ©nĂ©ral ne laisse pas penser quâil pourrait toujours ĂȘtre en activité⊠Je monte doucement des escaliers, le son sâest amplifiĂ©. Je me retrouve sur une petite partie du toit, Ă cotĂ© des pompes Ă chaleur. Il y a une petite fenĂȘtre. Lâalarme provient bien de ce bĂątiment, mais plus loin. Je mâapproche alors de cette fenĂȘtre et ce que jây vois me procure sur lâinstant un sentiment de peur et dâexcitation Ă la fois. Les nĂ©ons sont tout simplement allumĂ©s ! Le site est encore alimentĂ© en Ă©nergie.
Bien que trĂšs peu rassurĂ©, je rejoins Lucas et lui explique la situation. Nous dĂ©cidons de continuer la visite en admettant que seul ce bĂątiment doit encore ĂȘtre utilisĂ© et que nous devons lâĂ©viter.
Retour sur notre visite et nous voici sur lâunitĂ© de broyage. On peut voir Ă lâarriĂšre-plan le bĂątiment en question.
Le cylindre du broyeur.
Un peu plus loin, sous les Ă©normes silos, un escalier mĂšne Ă la cabine de commande du chargement des poids-lourds. Je mây aventure avec peu dâespoir qu’on ait laissĂ© la porte ouverte. Pourtant, elle lâest ! Craignant un dĂ©tecteur, je prends une photo rapide depuis la porte entrouverte. Les Ă©quipements sont toujours en Ă©tat de marche, câest incroyable.
AccĂšs aux silos
Nous nous dirigeons maintenant vers cette sĂ©rie de silo, observĂ©e plus tĂŽt, pour essayer dây monter. Nous empruntons avec prudence la passerelle qui relie le bĂątiment principal aux silos. Des grilles constituent le sol, mieux vaut ne pas regarder en bas.
AprĂšs une sĂ©rie dâescaliers en colimaçon, nous accĂ©dons Ă une sorte de terrasse qui nous offre une vue dâensemble sur le site.
Câest depuis cette terrasse que nous apercevons du matĂ©riel ferroviaire dĂ©saffectĂ©, juste devant les laminoirs, depuis lesquels on peut voir de la fumĂ©e sâĂ©chapper. Quel endroit parfait pour le casse-croute !
Nous dĂ©cidons tout de mĂȘme de poursuivre notre ascension vers le sommet des silos pour voir ce qui sây cache. Lâescalier en colimaçon continue, mais cette fois, il est Ă lâextĂ©rieur. Nous sommes exposĂ©s Ă la vue de tous. Tant pis, on doit arriver en haut.
Lâendroit est trĂšs poussiĂ©reux et le sol est couvert dâune Ă©paisse couche de ciment. Nous ne nous attardons pas ici pour Ă©viter dâen respirer. Direction donc le dĂ©pĂŽt ferroviaire. Mais cette fois, il nây a plus de doute, ces trains appartiennent aux laminoirs qui est une usine en activitĂ©. MalgrĂ© le fait que le matĂ©riel soit dĂ©saffectĂ© et quâil soit stockĂ© dans un coin isolĂ© de lâusine, nous ne connaissons pas le trafic sur ces voies de chemin de fer : le risque est gros.
Le parc ferroviaire
Nous quittons la cimenterie Poyaud pour arriver sans difficultĂ©s aux trains. Le matĂ©riel colorĂ© est trĂšs photogĂ©nique. Nous nous dĂ©pĂȘchons de prendre place dans la cabine de la locomotive de tĂȘte afin dâĂȘtre Ă lâabri des regards. Je sors le rĂ©chaud, prĂȘt Ă dĂ©vorer un bon repas. Mais soudain, horreur au moment dâallumer le rĂ©chaud : nous avons oubliĂ© de briquet. On pourra nous reprocher dâĂȘtre tĂȘte en lâair, mais personne ne pourra nous reprocher de nâavoir pas cherchĂ© de plan B. Malheureusement, rien Ă cet endroit en ce moment ne nous aurait permis de crĂ©er une Ă©tincelle. Nous mangerons Ă la voitureâŠ
Les deux locomotives de tĂȘte sont les plus rĂ©centes. Ce sont des locotracteurs diesel de gĂ©nĂ©ration deux Ă rĂ©gulation Ă©lectronique. Cette gĂ©nĂ©ration est numĂ©rotĂ©e de 421 Ă 432. On a alors ajoutĂ© un millier Ă ces nombres pour les modĂšles Ă©quipĂ©s plus tard dâun Ă©quipement de radiocommande. Nous avons en face de nous les locos 1422 et 1428, bicabines Ă©quipĂ©es dâun moteur Caterpillar type 3412 de 600 cv.
Les suivantes sont de premiĂšre gĂ©nĂ©ration, câest-Ă -dire Ă rĂ©gulation rhĂ©ostatique (numĂ©ros 401 Ă 418). Elles sont Ă©quipĂ©es de moteurs Poyaud de 600 cv Ă©galement.
Nous avons ici devant nous le numéro 1405.
Locotracteur 1405 en sortie des laminoirs, archive 2009
Quelques images des derniĂšres locos.
Tiens… Je suis certain d’avoir dĂ©jĂ vu ce logo quelque part. Mais oui ! Les capsules des bouteilles Vittel !
Puis nous prenons le chemin du retour, longeant la voir ferrĂ©e, Ă cĂŽtĂ© des laminoirs dont la lumiĂšre est visible Ă travers les vitres de lâĂ©norme bĂątiment.
Petit bonus sur le chemin du retour, nous tombons sur une plateforme de pesĂ©e des poids lourds ! Comme jâen avais un avec moi et que le courant nâĂ©tait pas coupé⊠đ
AprĂšs cette exploration palpitante, il est enfin temps de nous diriger vers notre objectif principal ! Nous avons si hĂąte. Mais avant cela, un bon repas chaud nous attendâŠ
Ă suivre…
TrĂšs bon rĂ©cap et trĂšs belles images qui m’ont donnĂ© envie de m’y rendre !
J’ai donc fait un repĂ©rage ce matin et malheureusement on ne pouvait pas passer (Personne de l’usine d’Ă cĂŽtĂ© qui travaillaient)…
Ainsi, j’aimerais savoir si un autre accĂšs que par le « ********** » existe ^^
Merci encore pour cet article !
Cordialement 2Urb.ex
Merci Ă toi 2Urb.ex.
Comme je le raconte dans mon article, je n’ai pas trop d’infos concernant le niveau d’activitĂ© du site.
J’ai peut ĂȘtre eu un coup de chance. Sois vigilant.
PS : Je me suis permis de mettre des * sur ton commentaire. On ne donne pas de noms de lieux !! Merci de faire attention Ă l’avenir đ
Thanks for your blog, nice to read. Do not stop.