đą Ătat actuel : AbandonnĂ©
â Temps d'explo : 5h
đ§ââïž DifficultĂ© d'accĂšs : 3/5
đ Note de l'explo : 4/5
Bienvenue dans cette exploration de la centrale manganĂšse, une des plus importantes centrale de Belgique…
– Visite du 16 aoĂ»t 2019 –
Introduction
Nous avions entendu parler de lâexistence dâune tour de refroidissement, aux alentours de Charleroi, trĂšs populaire dans le monde de lâurbex. Elle serait accessible par lâintĂ©rieur par lâintermĂ©diaire dâune petite grimpe.
AprÚs quelques recherches sur google maps, je pense avoir trouvé son emplacement, non loin des grands haut-fourneaux.
Mais lors de notre visite Ă la piscine de lâamicale, nous avons Ă©changĂ© avec des jeunes locaux qui occupaient les lieux. Discussion qui nous sera trĂšs utile car elle nous apprend que, non seulement jâavais repĂ©rĂ© la mauvaise tour, mais aussi que la tour (la bonne) jouxte en fait une centrale thermique abandonnĂ©e ! Vous imaginez la bonne nouvelle et lâexcitation qui sâen est suivie !
En route donc pour cette exploration qui sâannonce palpitanteâŠ
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Un peu d’histoire
Alors que lâexploitation miniĂšre et la sidĂ©rurgie sont en plein essor, la centrale manganĂšse, plus connue sous le nom « centrale IM », est construite en 1921 sur les rives de la Sambre Ă Monceau-sur-Sambre. Comprenant une tranche tournant au charbon, elle est directement alimentĂ©e par les puits dâextraction voisins par bateau ou par train. Elle est alors exploitĂ©e par Intercom (SociĂ©tĂ© Intercommunale Belge d’ElectricitĂ©).
Monceau I, archive ~1925, ©Christophe Derenne
En 1930, l’exploitant dĂ©cide de construire une deuxiĂšme tranche additionnelle.
Monceau I, fin de la construction de la tranche 2, archive ~1935, ©Christophe Derenne
Monceau I, vue depuis la voie ferrée, archive ~1940, ©Christophe Derenne
En 1953, la centrale manganĂšse devient voisine dâune deuxiĂšme centrale identique, construite juste en amont, Ă Marchienne-au-Pont, exploitĂ©e par la SociĂ©tĂ© des Charbonnages de Monceau-Fontaine.
En 1947, câest la naissance de Monceau II, une nouvelle centrale construite Ă cĂŽtĂ© de lâancienne. Celle-ci est beaucoup plus moderne, en briques rouges et parĂ©e de grandes baies vitrĂ©es. Elle comprend 2 tranches de 52 MW.
De gauche à droite : la tour de refroidissement, Monceau II, Monceau I, archive ~1950, ©J.-P. Scaillet
Vue depuis la colline sur la centrale et le poste de distribution 70 kV-150 kV, archive ~1950, ©Christophe Derenne
Salle de contrÎle du poste 70kV-150kV, archive date inconnue, ©Michel Fivez
Monceau II, salle de contrÎle des tubines, archive ~1970, ©Michel Fivez
Monceau II, une des turbines en maintenance, archive ~1990, ©Michael Huisman
En 1961, câest la fin de Monceau I, devenue obsolĂšte. Câest alors quâune extension Ă Monceau II est construite Ă la place de la premiĂšre centrale. La nouvelle tranche ultra moderne de 115MW Ă©quipĂ©e dâĂ©lectrofiltres pour le traitement des poussiĂšres est mise en service en 1964.
En parallĂšle, on construit un gazoduc gĂ©ant de 4 km de long reliant la centrale au haut-fourneau n°4 de Charleroi, exploitĂ© par Carsid. La chaudiĂšre peut alors ĂȘtre prĂ©chauffĂ©e au gaz de haut-fourneau (habituellement rĂ©sidu brulĂ© par torchĂšre), plutĂŽt quâau fioul lourd.
Monceau III en construction, archive 1961, ©Musée de la photographie à Charleroi
Vue aérienne sur la centrale, archive date inconnue, ©Guy Taillieu
Monceau III, le groupe turbo-alternateur Escher-Wyss – ACEC flambant neuf, archive 1964, ©S. Deplano
Monceau III, plancher 0, le capot de la turbine est déposé pour une opération de maitenance, archive ~1990, ©Michael Huisman
Monceau III, salle de contrÎle de la centrale, archive ~1990, ©Michael Huisman
Vue aérienne montrant, au premier plan : la centrale de Monceau, au deuxiÚme plan : les aciéries Goffart,
et Ă l’arriĂšre plan : la centrale de Marchienne, archive ~1970, ©Christophe Derenne
Vue d’ensemble faisant apparaĂźtre les deux centrales, le haut-fourneau n°4 de Carsid et le gazoduc
La centrale de monceau devient en 1977 la principale source dâĂ©lectricitĂ© de la rĂ©gion !
Mais câest dans les annĂ©es 2000 que les organismes de contrĂŽle, alertĂ©s par Greenpeace, rĂ©vĂšlent que la centrale est responsable dâun dixiĂšme des Ă©missions de gaz carbonique de toute la Belgique.
Ainsi, la centrale est forcée de fermer définitivement en 2007.
Mes remerciements Ă tous les membres du groupe Facebook « No Moncha et Hamia, leur histoire », qui m’ont Ă©normĂ©ment aidĂ© Ă comprendre l’histoire du lieu et sans qui je n’aurais jamais pu autant dĂ©tailler et illustrer cette section !
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Images satellite du site en 2004 et 2020
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L’exploration de la centrale manganĂšse
– Visite du 16 aoĂ»t 2019 –
La tour de refroidissement
Ayant visionnĂ© en amont des vidĂ©os dâautres visiteurs qui pĂ©nĂštrent la tour de refroidissement en escaladant la structure par lâintĂ©rieur, nous nous prĂ©cipitons sous la tour pour faire de mĂȘme. Le gros de la structure est en bĂ©ton mais toutes les liaisons sont en bois⊠pas toujours en excellente forme.
La grimpe est intĂ©ressante et un peu technique ! ArrivĂ©s en haut, au cĆur de la tour, nous sommes surpris de tomber sur notre amie qui a⊠empruntĂ© les escaliers dâaccĂšs⊠Nous avons bien rigolĂ©Â !
La sensation de se retrouver au milieu de cette structure est assez indescriptible. La sensation dâĂȘtre tout petit, mĂ©langĂ©e Ă lâacoustique trĂšs inhabituelle fait pour moi de ce lieu un « must see » en urbex.
Elle a dâailleurs Ă©tĂ© le lieu dâenregistrement de plusieurs titres de musique Ă cause de son acoustique si particuliĂšre, notamment pour le titre « Hold me close » de Curtis Alto ou encore le titre « Forever » de Soldout.
Direction la centrale manganĂšse
Nous nâavons pas dâinformation quant Ă lâaccĂšs au bĂątiment de la centrale. Etant sur la rive opposĂ©e de la Sambre, lâaccĂšs se fait peut-ĂȘtre par une route de lâautre cĂŽtĂ©. Mais ici, il y a un pont. On a retirĂ© l’escalier, mais il semble tout de mĂȘme grimpable. Par paresse de dĂ©placer la voiture et par soif de sensations, je suppose, nous escaladons le pontâŠ
ArrivĂ©s sur lâautre rive, lâentrĂ©e ne sâannonce pas trĂšs compliquĂ©e : la grande porte est grande ouverte. Malheureusement, un accĂšs si facile nâest jamais bon signe. Cela laisse supposer le passage des voleurs de mĂ©taux et casseurs. HypothĂšse qui se va vite se vĂ©rifier⊠Une partie des installations a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©montĂ©e et des Ă©lĂ©ments mĂ©talliques volĂ©s comme les rotors des alternateurs qui sont des « proies » de choix.
On a Ă©galement retirĂ© les caillebotis dans la majoritĂ© des Ă©tages, rendant lâascension trĂšs technique. Mais cela ne nous empĂȘchera pas dâatteindre le toit du bĂątiment, nous offrant une vue sur le site sidĂ©rurgique de Charleroi et le haut-fourneau 4.
– Visite du 21 octobre 2021 –
De passage sur Charleroi Ă lâoccasion dâune visite du site de Carsid avec mon Ă©quipe de passionnĂ©s dâindustrie, nous dĂ©cidons de repasser faire un tour Ă la centrale manganĂšse en fin de journĂ©e. Cette fois, on a dĂ©moli les escaliers de service menant Ă la tour de refroidissement ! La grimpe par lâintĂ©rieur nâest donc plus une option, Ă notre non-dĂ©ception.
En arrivant Ă lâintĂ©rieur, nous ne sommes pas seuls. Nous faisons alors la rencontre de Jasper, alias through_the_eye_of_jasper, un photographe nĂ©erlandais qui est en train de faire des plans au drone de la tour.
La nuit commençant Ă tomber, nous lui proposons alors de se rejoindre dans un restaurant autour dâune bonne carbonnade flamande afin de discuter de nos exploits.
Nous vient alors une idĂ©e : aller tous ensemble dans la centrale de nuit ! Cela faisait un bon moment que nâavais plus fait de visites de nuit, pour la simple et bonne raison du dĂ©sintĂ©rĂȘt photographique. Mais câest toujours intĂ©ressant, car les sensations ne sont pas du tout les mĂȘmes de nuit.
Finalement, jâai quand mĂȘme rĂ©ussi Ă dĂ©clencher une photo en autoportrait !
La centrale manganĂšse
Forcément frustrés de ne pas avoir fait de photos de la centrale, nous décidons de revenir le lendemain !
Monceau II, 1947
Depuis, on a muré la grande porte, mais les visiteurs on déjà ouvert un nouvel accÚs, plus exigu cette fois.
Ă lâintĂ©rieur, ça nâa pas beaucoup changĂ© en deux ans, hormis les graffitis qui se sont multipliĂ©s. Vous noterez que le capot de la turbine de gauche est restĂ© ouvert. Les ouvriers n’ont jamais achevĂ© l’opĂ©ration de maintenance, jusquâĂ la fermeture dĂ©finitiveâŠ
Monceau III, 1964
La salle de contrĂŽle
Pour la petite histoire, le pupitre de gauche a Ă©tĂ© complĂštement dĂ©montĂ© et est aujourdâhui exposĂ© au Rockerill, salle dâexposition et de concert construite sur les ruines des forges de la providence Ă Charleroi.
Ă suivre…
Merci pour ce trĂšs joli reportage.
Merci Ă vous d’avoir pris le temps de me lire đ
Bonjour monsieur , il y a une petite erreur dans le nom de la centrale . Ce n est pas la centrale MANGANESE mais la centrale de la JAMBE DE BOIS .
Elle etait appelee comme cela car elle fut construite au lieu dit portant ce meme nom
Merci pour ce tres beau reportage
Merci Mikael !
Oui effectivement, « jambe de bois » était son surnom « officiel ».
Je l’ai moi-mĂȘme renommĂ©e Centrale ManganĂšse dans une certaine cohĂ©rence avec les surnoms que je donne aux sites abandonnĂ©s đ