🟱 État actuel : AbandonnĂ©

⌚ Temps d'explo : 1h30

đŸ§—â€â™‚ïž DifficultĂ© d'accĂšs : 2/5

👍 Note de l'explo : 3,5/5

Bienvenue dans cette exploration de la station des cloches, une charmante petite usine qui cache bien son jeu…

 

Introduction

 

PremiĂšre exploration, bonus, d’un week-end dans le Sud de la France dĂ©diĂ© Ă  une grosse visite dont je ne dirais rien pour le moment ; il est trop tĂŽt !

AprĂšs six heures de route depuis le Nord-Est, nous commençons par faire un repĂ©rage pour l’exploration du lendemain. Comme il nous reste du temps avant le coucher du soleil, je dĂ©cide d’aller voir ce petit site que j’avais en rĂ©serve depuis un moment. D’apparence, en vue satellite, la station des cloches ne paie pas de mine, mais dans mes souvenirs, les photos que j’avais pu voir Ă©taient bien sympathiques


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Un peu d’histoire

 

La station des cloches est une station de pompage des eaux destinĂ©e Ă  alimenter en eau potable la grande ville voisine. Le dĂ©but de son histoire dĂ©bute en 1873 lorsque la municipalitĂ© fait mettre en service une usine Ă©lĂ©vatoire Ă  vapeur puisant les eaux du fleuve voisin pour les refouler dans le rĂ©servoir le la ville. L’eau Ă©tait puisĂ©e Ă  travers une galerie souterraine filtrante de 500 mĂštres de longueur fondĂ©e sur d’anciens alluvions du fleuve. Cette ancienne usine comprenait trois pompes Ă  vapeur alimentĂ©es par six chaudiĂšres tubulaires, elles-mĂȘmes alimentĂ©es au charbon. On peut voir sur l’illustration la grande cheminĂ©e en brique, aujourd’hui dĂ©truite, dĂ©passant de l’ancienne usine, Ă  gauche.

À gauche, l’ancienne usine Ă  vapeur et, Ă  droite, la nouvelle usine Ă  pompes centrifuges Ă©lectriques, archive 1912
Salle des pompes Ă  vapeur de l’ancienne usine, archive 1912

 

Rapidement, le dĂ©bit d’eau dans la galerie se mit Ă  diminuer d’annĂ©es en annĂ©es. Et, malgrĂ© deux projets en 1884 et 1887 d’approfondissement de la galerie puis du forage d’un nouveau puits dans la galerie mĂȘme, la situation restait prĂ©caire. Alors, en 1905, la municipalitĂ© organise une commission visant Ă  trouver la source et Ă  solutionner le problĂšme d’approvisionnement en eau. Elle attribua finalement le manque d’eau Ă  la disparition d’un bras du fleuve ; ce qui eut pour consĂ©quence une pression d’eau insuffisante pour assurer le dĂ©bit Ă  travers la couche filtrante de la galerie.

Plusieurs projets furent alors Ă©tudiĂ©s et un seul fut retenu : le fonçage de 24 puits de 46cm de diamĂštre et de 10m de profondeur, espacĂ©s de 20m, et tous reliĂ©s Ă  un collecteur d’aspiration au milieu duquel serait construite une nouvelle usine d’élĂ©vation. Cette nouvelle usine comportait trois nouvelles pompes centrifuges, Ă©lectriques cette fois, et l’emplacement pour une quatriĂšme. Les plans prĂ©voyaient Ă©galement n raccordement entre le nouveau collecteur et le rĂ©seau de l’ancienne usine dans le but de conserver l’installation existante.

Nouvelle usine élévatoire : salle des moteurs (à droite, les panneaux de commande), archive 1912

 

AprĂšs plusieurs phases d’essais et d’analyse avec les pompes 1 et 3 en marche, les rĂ©sultats concluants permirent d’approuver le projet. Les travaux de construction durĂšrent deux ans et les installations comprenant les 3 groupes motopompes furent opĂ©rationnelles le 20 novembre 1912. Plus tard, on installa un quatriĂšme groupe dans l’emplacement laissĂ© libre pour palier Ă  la hausse de la consommation d’eau dans la ville. L’ancienne usine, quant Ă  elle, fut convertie en usine de production d’électricitĂ© tandis que l’aile Sud du bĂątiment servait de logement au gardien. Mais quelques annĂ©es plus tard, l’ancien bĂątiment fut progressivement vidĂ© de toute installation puis abandonnĂ©. Les restes d’une ancienne passerelle en fer enjambant la route subsistent toujours. Aujourd’hui, les deux usines sont Ă  l’abandon ; la deuxiĂšme ayant Ă©tĂ© remplacĂ©e par une nouvelle usine, toujours active.

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Images satellite du site en 2009 et 2018

 

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L’exploration de la station des cloches

 

En arrivant sur place, je n’avais effectuĂ© aucune recherche historique sur le lieu. Je ne savais donc guĂšre plus que le bĂątiment constituait une station de pompage ; et j’avais supposĂ© que le bĂątiment Ă  explorer Ă©tait le plus grand, cĂŽtĂ© Ouest (en rĂ©alitĂ© la premiĂšre usine), et que les deux bĂątiments cĂŽtĂ© Est Ă©taient tous deux en activitĂ©, mais je me trompais.

 

L’ancienne usine Ă  vapeur

 

C’est en arrivant Ă  l’intĂ©rieur de l’ancien bĂątiment, complĂštement vide, que je commence Ă  me poser des questions
 A-t-on vidĂ© le spot depuis les derniĂšres photos ? Ou est-ce que ce n’est pas le bon bĂątiment ? Quoi qu’il en soit, nous ne passons pas plus de vingt minutes dans celui-ci qui est sans intĂ©rĂȘt Ă  part, peut-ĂȘtre, l’impressionnante taille de la façade ainsi que des trois puits qui logeaient autrefois les pompes Ă  vapeur.

 

La nouvelle usine, alias station des cloches

 

Un peu déçus, nous traversons donc la route pour rejoindre l’autre bĂątiment, plus petit, mais qui semble Ă©galement Ă  l’abandon. Son architecture dĂ©but XXĂšme est magnifique !

On peut noter l’inscription « service des eaux » sur le porche.

Comme Ă  notre habitude, avant de chercher un accĂšs plus simple, nous nous prĂ©cipitons vers une fenĂȘtre partiellement condamnĂ©e qui demande un peu d’escalade


Puis, une fois Ă  l’intĂ©rieur, c’est un sentiment de satisfaction et soulagement qui m’envahit ! C’est bien ce bĂątiment que j’avais vu en photo sur le net. C’est une toute petite salle des machines mais qui possĂšde un charme indĂ©niable ! Ces trois groupes motopompe aux formes de cloches en mĂ©tal sortent du commun. Dommage par contre que les grapheurs soient une fois de plus passĂ©s par lĂ , mĂȘme si celui qui recouvre les panneaux de commandes est plutĂŽt bien rĂ©ussi.

La forme des cloches, avec leurs ouvertures sur les cĂŽtĂ©s, permettaient au mĂ©canicien de descendre vers la pompe au moyen d’une Ă©chelle pour effectuer les opĂ©rations d’entretien et de maintenance sans devoir extraire tout le groupe.

Ici, au premier plan, le quatriÚme groupe, installé plus tard.

Une Ă©chelle permet de descendre dans un Ă©tage infĂ©rieur oĂč une passerelle permet d’accĂ©der Ă  une panoplie de vannes. Encore plus bas, au sous-sol, une galerie semble continuer plus loin


Nous arrivons, sans le savoir, dans ce qui Ă©tait cette fameuse galerie filtrante, parcourue par le collecteur principal depuis lequel les 24 puits s’enfoncent dans le sol. Cette galerie pouvait ĂȘtre plus ou moins inondĂ©e en fonction des crues. Je ne sais pas si c’est encore le cas aujourd’hui mais, cette fois ci, il n’y a pas d’eau. En revanche, une Ă©paisse couche d’argile gorgĂ©e d’eau et trĂšs glissante recouvre le sol.

À suivre…

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